samedi 22 septembre 2018

42ème assemblée sur la pastorale de la jeunesse, l’Union du Clergé Sénégalais donne sa déclaration finale

Voici l'intégralité de la déclaration finale
Notre Assemblée
1. Nous prêtres, membres du l’Union du Clergé Sénégalais, venus des 7 diocèses du Sénégal, en présence des confrères des églises-sœurs de la Mauritanie et de la Guinée Conakry, bénissons le Seigneur de nous avoir réunis à Ziguinchor du 17 au 21 septembre 2018, à l’occasion de la 42ème Assemblée Générale de notre Union, sur le thème : « Le Prêtre sénégalais face à la pastorale de la jeunesse : défis, enjeux et perspectives ».
2. Nous exprimons notre gratitude au Saint Père, le Pape François pour son message, signe de sa sollicitude paternelle à l’égard de chacun de nous, lui renouvelons notre communion filiale tout en portant dans notre prière le prochain Synode des Evêques sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel.
3. L’Union du Clergé Sénégalais se réjouit de la présence de leurs Excellences Monseigneur Michael BANACH, Nonce apostolique, Monseigneur Benjamin NDIAYE, Archevêque de Dakar, Monseigneur Paul Abel MAMBA, Evêque de Ziguinchor et de la communion avec les autres Evêques de la Conférence épiscopale dont les messages nous sont parvenus. Elle rend grâce à Dieu pour la nomination du Père Martin Boucar TINE comme Evêque du diocèse de Kaolack.
4. Nous remercions l’Eglise diocésaine de Ziguinchor pour son accueil et son hospitalité.
5. Notre gratitude et notre reconnaissance, portées par notre prière, vont à l’endroit du Gouverneur de la région, de Monsieur le Maire de la commune, du représentant de l’Imam Ratib, du Président du conseil national du laïcat, de l’Union des religieux-religieuses, des autorités publiques et de tous nos partenaires pour leur soutien.
6. Au cours de ces assises, nous avons revisité, réfléchi et médité de manière toute particulière, sur la pastorale de la jeunesse et approfondi davantage l’importance de notre ministère pastoral d’accompagnement de la jeunesse de notre Eglise et de notre pays.
Nos constats
7. Au terme de cette 42ème assemblée sur la pastorale de la jeunesse, nous partageons avec de nombreux jeunes, les constats suivants : le manque de formation adéquate, le chômage qui frappe la plupart d’entre eux, la fragilité du système scolaire, le désespoir qui les entraine sur le chemin de l’exode ou de l’émigration clandestine.
8. Notre jeunesse est aussi marquée par de nombreux autres fléaux sociaux tels que les unions libres, le concubinage, les paternités et maternités précoces, la violence, l’usage abusif de l’alcool et des stupéfiants.

9. Toutefois, nous avons des motifs d’espérer compte tenu des nombreuses opportunités qui s’offrent aux jeunes de nos Eglises. Malgré la baisse constante des effectifs et de l’ardeur dans les mouvements d’Action catholique et groupes d’apostolat, des jeunes continuent encore à les fréquenter. Les entendre soutenir que la famille est une chance et reconnaître la présence de l’Eglise à leurs côtés dans les moments cruciaux de leur existence, nous encourage et nous stimule.
10. Nous avons également entendu et compris les nombreuses attentes des jeunes vis à vis de l’Eglise lorsqu’ils demandent plus d’intériorité et une meilleure connaissance du Christ et de son Eglise. Ils veulent une Eglise qui fait davantage sienne leurs préoccupations, revendiquent plus de place et de considération, souhaitent plus d’écoute et de confiance à leur égard, sollicitent l’aide à la formation et le soutien pour les projets générateurs de revenus, frappent à la porte de l’Eglise pour implorer l’aide à l’emploi, attendent des encouragements pour l’engagement politique et la culture du dialogue interreligieux et souhaitent être éclairés par rapport à certaines pratiques traditionnelles.
Nos Résolutions
11. Pour une meilleure prise en charge des nombreuses attentes des jeunes, nous nous engageons à renouveler notre accompagnement pastoral.
12. Face à la demande d'intériorité des jeunes, au besoin de silence et de prière, nous nous engageons à renforcer la formation spirituelle et catéchétique : 

 En encourageant des messes pour les jeunes en doyenné ou en paroisse;

 En favorisant des temps de rencontre et de pèlerinages.
13. Les jeunes ont investi un « sixième continent » : le monde virtuel. C’est un espace à évangéliser. Nous nous engageons à être présents sur les réseaux sociaux pour entrer en dialogue avec eux et les orienter.
14. Les fonctions régaliennes de l’Etat étant, entre autres, l’éducation et la protection des citoyens dont les jeunes, nous invitons les pouvoirs publics à être plus sensibles aux problèmes et à la vie de la jeunesse d’aujourd’hui, victime des maux que sont : les dérives sexuelles, la consommation de stupéfiants, la dépravation des mœurs, le décrochage et l’échec scolaires, les grossesses précoces, les avortements, la violence. Nous réitérons notre disponibilité à collaborer avec l’Etat dans cette mission.
15. La famille est la cellule base de toute société. C’est là que l’individu acquiert les premiers automatismes en vue d’une meilleure socialisation. A cet effet, nous recommandons aux parents de veiller à ce que l’éducation donnée à leurs enfants ne souffre d’aucune entrave.
16. Le rôle des éducateurs est de conduire et de donner forme à l’individu et à la société. Aussi, leur recommandons-nous de retrouver la noblesse de leur métier et de faire preuve d’une bonne conscience professionnelle. Que l’enseignement catholique, de manière particulière, s’investisse davantage pour la formation intégrale des jeunes.
17. Nous recommandons aux jeunes de vivre pleinement leur foi, de redonner vie aux mouvements d’Action catholique, de retrouver leurs talents et leurs charismes particuliers et de les mettre au service de l’Eglise et de la société, d’être des citoyens modèles, de résister à la perte des valeurs traditionnelles.
18. Nous invitons les pasteurs à faire confiance aux jeunes, à les intégrer dans les structures de concertation pastorales et à leur confier des responsabilités.
19. Nous prions pour tous les jeunes afin « qu’ils prennent leur vie en main, qu’ils aspirent aux choses les plus belles et les plus profondes et qu’ils conservent un cœur plus libre (…) accompagnés par des guides sages et généreux ».
20. Nous prions pour la consolidation de la paix en Casamance, pour une bonne fin de l’hivernage et pour un bon déroulement des prochaines élections présidentielles.
Fait à Ziguinchor, le 20 septembre 2018
L’Assemblée générale

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Elizabeth Aïssatou Mbéne Tine: la surdouée du village de SOP (Niakhar) impressionne

Pour certains, aller à l'école est un véritable parcours du combattant. Elizabeth Aïssatou Mbéne Tine est élève en 6ème au CEM de Niakh...